Compte-rendu de la réunion du 1er décembre 2014

mer. 10 décembre 2014

1. Présents lors de cette réunion

  • Maitre Audineau du cabinet Audineau & associés http://www.audineau.fr/ spécialisé en droit immobilier et de la copropriété. Il réfléchit à la mise en place d’un statut alternatif à celui de la copropriété car dans notre cas ce dernier a été déclaré inapplicable par l’arrêt de la Cour d’Appel de Paris du 19 décembre 2012 ;

  • Maitre Marchais du cabinet Hermexis & associés. M. Marchais est spécialisé en droit public et en droit de l’urbanisme, http://hermexis.com/portfolio/laurent-marchais/ il proposera un recours administratif pour faire annuler le permis si nous obtenons le budget nécessaire ;

  • 17 habitants du Port Premier.

2. Sujets abordés

  • le devenir de la copropriété, sa situation actuelle et les possibles modifications ;

  • le permis Pearle Tropicale, de son annulation et le recours contentieux ;

  • l’Assemblée générale extraordinaire du 15 décembre 2014 ;

  • le budget pour avancer concrêtement.

3. En résumé

  • Le jugement de 2012 pèse comme une épée de Damoclès sur nos têtes, et sera utilisé par le premier avocat ayant une affaire à défendre contre Foncia, fusse celui de M. De Sousa. Une alternative possible est l’AFUL (association foncière urbaine libre) pour sortir du vide juridique actuel.

  • Le permis de construire initial est illégal. Il menace les servitudes « perpétuelles et réelles » du port (acte de 1993) (accès, parties communes, places pour se garer…) et sa tranquillité.

  • On ne perds rien à aller voter à l’assemblée générale extraordinaire et au contraire, il faut que notre voix, même minoritaire y soit portée.

  • Budget :

    • Budget acquis au 1er décembre 2014 : 600 € ; l’association “Milles Sabords” pourrait consacrer ses 800 € à la défense du port sous réserve de l’accord de ses adhérents.

    • Budget requis :

      • Me Audineau doit rédiger une proposition de feuille de route vers l’AFUL (devis 800 € TTC) et a présenté une facture de 430 € TTC pour sa présence à la réunion du 1er décembre 2014 ;

      • Me Marchais doit nous faire parvenir une facture pour la réunion et un devis pour effectuer un recours en annulation du permis initial au tribunal administratif.

    • Financement : Financer les avocats grâce aux protections juridiques inclues dans nos assurences.

4. Situation de la Copropriété

Me Audineau nous a donc parlé de l’arrêt de la cours d’appel de Paris réfutant l’existence de la copropriété Port Premier Paris Sud… Ce dernier a été publié et commenté dans la presse spécialisée, Me Audineau en avait donc déjà entendu parler avant que Jacques Abrell et Patricia Gervais ne le contactent pour demander conseil. Que l’arrêt n’ait pas été signifié n’y change rien, il émane d’une haute juridiction et s’applique de plein droit. En fait, la situation du port étonne même Me Audineau car, au lieu de continuer à faire comme si de rien n’était, Foncia aurait du se retirer sur la pointe des pieds dès l’arrêt publié. Du coup, aujourd’hui, si c’était Foncia qui portait la contestation contre le permis de construire de la SCCV Pearle Tropicale, M. De Sousa pourrait très bien s’appuyer lui-même sur cet arrêt pour contester la légitimité de son adversaire dans cette procédure, puisqu’elle émanerait du syndic fantôme d’une copropriété qui a été déclarée inexistante.

La proposition alternative présentée par Me Audineau est l’AFUL. Pourquoi ? À cause du jugement du 19 décembre 2012 qui dit que la copropriété n’en est pas une, car elle ne possède pas de bâtiments sur du terrain, ce qui est un pré-requis ferme. Pourquoi ? Parce que déjà certains notaires (dont Me Vincent) ne veulent plus s’occuper des ventes à cause du vide juridique où nous nous trouvons.

Et enfin pour que la partie non aménagée du port soit virée de la copropriété, car aujourd’hui M. De Sousa détient 49 % des millièmes via Lux’Immo mais ne paye de charge que sur les 21 % aménagés. Le ramener à cette proportion de voix dans la prochaine structure de gestion du port ramènerait donc de fait un état démocratique.

Comment s’y prendre ? En mettant en place une AFUL en parallèle de la copropriété de Port Premier Paris Sud, composée de co-propriétaires volontaires.

Une solution consisterait à ne plus payer ses charges pour faire tomber la copropriété (il est alors préférable de mettre ses charges sur un compte séquestre), mais pour ce faire, il faut la mobilisation d’une portion congrue d’habitants pour financer de l’entretien et matériellement pouvoir distribuer des fluides et compter des charges. L’AFUL intervient alors pour mettre en place un nouveau dispositif qui permettra la gestion et l’entretien du port. Une AFUL peut fonctionner avec un gestionnaire exactement comme pour une copropriété et des entreprises extérieures autonomes pour notamment l’entretien des pompes, il n’y aura ainsi plus de litige ou de soupçon sur ces taches.

Quelques points à explorer dans cette piste :

  • le découpage des parcelles AW 701 et 712 pour mettre en place l’AFUL ;

  • les frais du géomètre expert qui réalisera le nouveau découpage et frais d’enregistrement au cadastre (opérations évaluées à 10 000 € par Me Audineau) ;

  • comment avancer sans être bloqué par le propriétaire majoritaire ?

  • enregistrement à la conservation des hypothèques des lots et des servitudes.

Me. Audineau apportera son éclairage sur ces points et épluchera les mutations des servitudes actives (selon le terme de la conservation des hypothèques). Ce que soulève la question du Permis SCCV Pearle Tropicale

4.1. Pourquoi porter un recours ?

Pour avoir un peu d’emprise sur la conservation des servitudes par exemple, pour encourager M. De Sousa à négocier un projet plus respectueux de notre environnement, car tant qu’il y a des recours, M. De Sousa ne peut pas lancer les travaux.

Le permis initial, et ses 12 ilôts d’immeubles d’habitations contenants 552 logements soit 1600 à 1900 personnes, géré en ASL (association syndicale libre) nommée “La Pierre à Mousseau”, est illégal. Le dossier n’était pas complet comme l’exige la loi au moment de son dépôt et de l’arrêté du 11 juillet 2014 pris par la Mairie qui l’accorde. Divers documents n’ont pas été publiés et certains n’existent toujours pas encore aujourd’hui. Les habitants n’ont donc pas pu se rendre compte de l’impact réel du projet sur le site et le port.

Les servitudes en place seront détruites, les propositions de compensations actuelles sont insuffisantes.

Grâce aux recours déjà portés, la situation évolue, et continuer dans cette voie nous permettrait de négocier une meilleure solution, comme celle consistant à ce que l’AFUL devienne propriétaire des berges (8 mètres de large sur tout le pourtour des pontons pour avoir du terrain), ou encore des terrains où sont situés les bâtiments (sanitaires, atelier) comme il était question lors de l’assemblée générale 2012. Les berges, devenues publiques sur le projet actuel de construction, ne permettront pas de sécuriser les installations du port.

De plus, avec le projet actuel de construction, les aires de stationnement pour véhicules sont supprimées aux n°17 et 23 et sensiblement réduite au n°27. Le stationnement sur la voie devenue publique est clairement insuffisant par rapport aux besoins actuels, il suffit de voir comment ça se passe au niveau des immeubles récents à l’entrée de la rue. La route sera surchargée tout du long, ce qui ne permettra pas un accès facile aux pontons ni pour nous, ni pour les pompiers (avis défavorable du SDIS de Draveil).

L’environnement paysager du port n’est pas respecté dans ce projet, qui prévoit 5 ans de travaux (bruit, encombrement, poussière…), et la vente des emplacements va déjà vers des moins-values.

Les permis modificatifs M1 et M2 proposent des sanitaires dans l’ASL "La pierre à mousseau". Quelles seront les conditions d’accès ? À qui appartiendront ces locaux ? Quelles en seront les charges ? Quel est le contrat aux termes clairs et définitifs derrière cette proposition ?

Formuler un recours administratif aurait pour objectif de faire annuler le permis accordé le 11 juillet 2014, car il est illégal. De son côté, le promoteur a besoin d’un permis purgé de tous recours pour accéder à des prêts bancaires, il pourrait donc être enclin à négocier sérieusement.

4.2. Que demander ?

Le rétablissement de nos servitudes, en place et en lieu.

Le respect du SDRIF et du SRCE (Schéma régional de cohérence écologique) de 2013, notamment pour la préservation de l’environnement du port et du corridor écologique qui traverse les parcelles du projet pourrait conduire à classer le site en zone non constructible.

Nous sommes actuellement en attente de l’avis de la préfecture sur l’étude d’impact que devra rendre M. De Sousa autour 17/01/2015, et une enquête publique suivra.

5. De l’Assemblée Générale Extraordinaire

Nous ne pouvons que voter oui au 4e point de l’ordre du jour, ce qui signifie ne pas nous opposer au mandat : « 4- Mandat express à donner au SYNDIC pour poursuivre la contestation du permis de construire - 11 juillet 2014 - N°091 657 13 1 0031- Bénéficiaire SCCV PEARLE TROPICALE par voix judiciaire auprès du tribunal administratif. »

Et par contre nous opposer au 5e point : « 5- A la demande de Mr Houles membre du conseil syndical mandat à donner au syndic pour introduire toutes négociations dans le cadre d’un modificatif au permis de construire N°09 16 57 13 100 31 - Bénéficiaire SCCV Pearle Tropicale pour présentation et vote sur projet par assemblée extraordinaire. »

En l’état, et à la lumières des derniers évènements (augmentation du prix de l’électricité, pompes pas fonctionnelles pour la brigade fluviale de police…), nous ne pouvons pas faire confiance à la Mairie, ni au promoteur, ni à Foncia encore moins à M. Houlès pour les négociations éventuelles et pour défendre nos intérêts. De plus, nous tenons à dénoncer la pression que M. Houlès cherche à faire peser sur les locataires de Lux’Immo (donc de M. De Sousa), en tentant de leur faire croire qu’ils risquent de perdre leur location s’ils agissent contre la demande de permis de construire.

6. Budget

Julie Ozenne centralise les chèques pour financer ces opérations : ordre « Julie Ozenne », adresse « n°17 rue Henri Rossignol, 92270 Vigneux-sur-Seine »

À ce jour, la facture de Me. Audineau est réglée, nous attendons celle de Me Marchais.

Ensuite, les procédures envisagées sont les suivantes :

  • 487 € TTC pour un nouveau passage d’huissier ;

  • 194 € HT pour obtenir une copie intégrale du permis de construire ;

  • 300 € TTC / h en frais de procédure pour Me Marchais pour faire annuler le permis de construire ;

  • 800 € TTC pour la rédaction de notre feuille de route vers l’AFUL pour l’après Foncia.

Un huissier a déjà été payé cet été (à hauteur 487 € TTC et il était indispensable pour en arriver là), ajoutons la réunion qui a coûté 1030 €.

Actuellement, 600 € ont été récoltés par Julie Ozenne, et 450 € ont encore été promis.

Pour contribuer à la survie du port, l’association Mille Sabords indique que la réserve de 800 € de l’association peut être mise à contribution.

Toutefois, pour compléter le tout, la meilleure piste envisagée consiste à contacter son assurance et à mettre en œuvre son volet "protection juridique", et faire agréer les avocats choisis.

À nouveau, lancer l’idée et attendre ne suffiront pas, chacun étant tenté de se laisser vivre en passager clandestin de l’initiative. Il faut prendre contact avec son assurance et revenir vers nous.

7. Conclusion

En conclusion, il semble important que tous les habitants du port se mobilisent et prennent part aux actions entreprises pour la préservation de notre lieu de vie, de nos emplacements et de nos droits.

Les quelques démarches déjà effectuées ont fait bouger les choses, les demandes de légalité auprès du préfet, les recours hiérarchiques des tiers ou autres associations et le premier recours administratif de Jean-François Dufaÿ rédigé par son amie avocate, les plaintes auprès du procureur, etc.

Certes, c’est notre syndic qui devrait porter ce dossier, mais Foncia sera sans surprise muselé à la prochaine assemblée générale extraordinaire, ce qui constitue pour nous une preuve supplémentaire de l’intérêt d’initier une procédure professionnelle contre ce permis de construire.

Julie O., Simon D., Patricia G., Jacques A., Frédéric F.

P.S. : Pour aller plus loin :